SURCONSOMMATION TEXTILE : REGARDONS EN FACE NOTRE CONSOMMATION DE VÊTEMENTS

—  TOUJOURS PLUS, TOUJOURS MOINS LONGTEMPS.

La production de vêtements a doublé dans le monde entre 2000 et 2014. En France, l’an dernier, environ 3,3 milliards d’articles textiles ont été mis sur le marché, soit une cinquantaine par habitant. C’est dix fois plus que ce que préconise l’accord de Paris. L’Ademe (agence de la transition écologique) explique que les marques sortaient deux collections par an en 2000, contre, jusqu’à 24 aujourd’hui. Sur les plateformes de commerce en ligne, de nouveaux modèles sont proposés tous les jours, certains sites mettent jusqu’à 6 000 nouveaux modèles en ligne par jour avec une approche marketing basée sur le nombre limité de produits disponibles jouant ainsi sur l’idée de manque pour créer de nouveaux besoins et déclencher l’achat. En parallèle un vêtement est gardé deux fois moins longtemps qu’il y a quinze ans, aujourd’hui sa durée de vie moyenne se limite à dix utilisations.

— LES RAVAGES DES DÉCHETS TEXTILES

Le véritable désastre de l’industrie textile, en plus de son impact colossal sur notre planète quand on sait que c’est la deuxième industrie la plus polluante au monde, est que la majorité de ces textiles finissent à la poubelle et que moins d’1% du tissu servira à fabriquer de nouveaux vêtements. En effet 4 millions de tonnes de textile sont ainsi jetés chaque année en Europe. 73% des fibres textiles sont éliminées, incinérées ou mises en décharge des pratiques très polluantes qui en ajoutent à l’impact carbone de la filière. Jusqu’à 20 000 tonnes de textile seraient détruites en France chaque année selon le gouvernement, soit 2 fois le poids de la Tour Eiffel.

— INVENDUS DÉTRUITS : LE GASPILLAGE VESTIMENTAIRE À SON PAROXYSME

En parallèle, l’industrie de la mode détruit également des millions de produits neufs invendus. La raison ? La surproduction des grandes entreprises du textile en réponse à la surconsommation mondiale les oblige à stocker les invendus et cela leur coûte très cher. Depuis février 2020 en France la loi anti gaspillage dite loi AGEC est entrée en vigueur pour lutter contre le gaspillage vestimentaire. Il est désormais interdit aux entreprises d’éliminer leurs invendus, que ce soit dans des décharges ou par incinération. Mais si la France a fait le choix d’une politique ambitieuse, la plupart des autres pays européen ne disposent que d’une faible législation. Et pour être efficace, le droit doit être harmonisé car imposer des législations aux entreprises ne fonctionne que si toutes sont soumises aux mêmes règles. L’enjeu juridique pour lutter efficacement contre le gaspillage vestimentaire est aussi d’unifier les normes européennes.

— SOURCES

ademe.fr

oxfamfrance.fr

amisdelaterre.fr

gouvernement.fr

business.ladn.eu

djossye.com

Assape — change fashion now.

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